L'oeil de Jolimoi : faire bouger les conscience

Intimidantes, dégradantes, vulgaires... mais surtout usantes, les sollicitations sexistes destinées aux femmes dans l’espace public sont devenues si communes que le harcèlement de rue est aujourd’hui considéré comme un fait "banal". 

Chez Jolimoi, concernées par ce phénomène de société, nous avons souhaité revenir sur une jeune femme qui a beaucoup fait parler d’elle il y a quelques semaines. Pour dénoncer l’impunité dans laquelle agissent ces hommes, Noa Jansma, étudiante néerlandaise de 20 ans, a eu l’idée de les "afficher" au sens propre… comme au figuré.

Instagram : arme moderne pour dénoncer le harcèlement de rue

Pendant un mois, et via son smartphone, elle s’est prise en photo avec ses harceleurs en arrière-plan ou à côté d’elle et a posté les clichés sur un compte Instagram créé spécialement pour cette expérience baptisé "Dearcatcallers" ("Chers siffleurs" en anglais). "Puisque beaucoup de personnes ne savent toujours pas avec quelle fréquence et dans quel contexte le harcèlement arrive, je montrerai mes harceleurs pendant un mois entier" explique-t-elle sur son compte Instagram. En un mois, Noa Jansma a posté 24 photos sur ce compte qui totalise… plus de 316 000 abonnés.

L’expérience est aujourd’hui arrivée à son terme mais la jeune femme a confié : "Pour montrer que c'est un phénomène mondial et que ce projet artistique ne me concerne pas seulement, je vais transmettre le compte à différentes filles dans le monde entier."

Le harcèlement de rue, difficilement punissable

En raison de la difficulté d’établir une réelle frontière entre le harcèlement de rue et la séduction consentie, ces faits sont rarement punis. Néanmoins, devant la multiplication des actions visant à dénoncer ces faits, certains gouvernements commencent -timidement- à réagir. A Amsterdam, dès le 1er janvier 2018, le harcèlement de rue sera puni d'une amende de 190 euros. En France, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité hommes-femmes, a demandé à un groupe de travail de plancher sur un projet afin de légiférer le harcèlement de rue.

Jennifer Delattre